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   L’église ste Jeanne d’Arc 
   L’ancienne église st Vincent 

photos : © Paroisse Notre-Dame de Rouen


 
JEANNE, PERSONNALITE SINGULIERE

C’est ici, sur cette Place du Vieux Marché de Rouen, que le 30 mai 1431 fut brûlée vive Jeanne d’Arc.
 
Elle n'avait que dix-neuf ans.
 
Si l’événement remonte à plus de cinq siècles, le message qu’elle nous a laissé prend un caractère d’étonnante actualité. A notre époque où l’on parle tant de jeunesse précoce, de promotion de la femme, d’engagement politique, d’action en faveur de la paix, Jeanne d’Arc a sur ces choses beaucoup à nous dire.
Il    faut aussi parler de sa foi chrétienne, laquelle inspira sa vocation et sa mission. Sa relation à Dieu et son attachement à I’Eglise faisaient partie de tout son être, et guidaient sa conduite.
 
C’est pourtant de gens d’Église qu’elle eut à souffrir. Mais elle ne confondit jamais l’Église de Jésus-Christ avec ses piètres représentants au procès, lesquels ne cessaient de la harceler de questions pièges sans jamais la prendre en défaut ( sauf à l’abjuration, parodie de justice), pour finalement la condamner à la mort atroce que nous savons.
 
Cela s’est passé chez nous, à Rouen. Durant six mois Jeanne fut gardée prisonnière au château de Bouvreuil, dans une tour semblable à celle que l’on visite ( le “ Donjon ”, dans la rue du même nom ) et qui faisait partie du dit château.

Statue de Jeanne d’Arc au bucher réalisée par REAL DEL SARTE


SA VOLONTE DE LIBERTE, DE PAIX

Au cours de son procès se révéla la profonde et véritable personnalité de Jeanne d’Arc. Son Témoignage : témoignage humain de force d’âme, de sang-froid, de bon sens et de sagacité, témoignage chrétien d’une foi vive et éclairée. Devant ses juges, grands et puissants de l’Église et du monde, cette petite Lorraine se manifesta comme une grande figure de liberté.
 
On a trop représenté Jeanne d’Arc en guerrière, admirée alors par les uns, honnie par les autres. C’est bien l’action militaire qui lui permit de réaliser son projet politique. Mais en privilégiant l’aspect guerrier de sa mission, on est conduit à négliger sa préoccupation essentielle de paix, de justice et de liberté, pour le peuple auquel elle appartenait, et aussi la foi qui l‘animait au plus intime d’elle-même.
 
A l’origine de son action les souffrances de sa région de Lorraine, à plusieurs reprises dévastée et pillée par les Bourguignons. ce qui révoltait son cœur de croyante, soucieuse du bien-être des siens. A terme la libération de son pays et la paix pour le peuple.
 
Je requérais d’abord que l’on fit la paix, dit-elle. Si l’on ne voulait pas faire la paix, j’étais toute prête à combattre”. Jeanne d’Arc figure humaine de libération, prophète d’une spiritualité de la libération.
 
On sait ce qu’il en est aujourd’hui de certains procès politiques dans le monde. Jeanne d’Arc a connu cela. La libération de son pays, elle la paya du prix de sa mort sur le bûcher.
 

    Statue de sainte Jeanne d’Arc réalisée par Michel COSTE


 
LE REALISME DE SA MISSION

En la Pucelle d’Orléans —  ainsi l’appelait-on — se trouvaient réunies une personnalité exceptionnelle et une foi tout aussi remarquable Jeanne héroïne et sainte.
 
S’il en était besoin il faudrait pourtant se départir d’une perception plus ou moins mythique de Jeanne d’Arc. Son personnage s’est trouvé au fil des âges auréolé de merveilleux. Mais l’histoire s’avère suffisamment précise pour que nous mettions l’accent sur le réalisme de son action et de sa mort.
 
On ne peut pas non plus gommer sa fragilité de jeune femme, et tout simplement d’être humain. Elle a “craqué” par exemple au moment de l’abjuration, face à la perfidie. Elle s’est aussi trouvée dans une situation sans solution, sans solution autre que celle du sacrifice d’elle-même afin de rester fidèle à ses convictions et à sa mission, qu’elle savait inspirées de l’Esprit de Dieu. Cette fragilité nous la rend plus humaine et plus proche.
 

UN MESSAGE POUR NOTRE TEMPS

Un visiteur a écrit ces mots sur le livre d’or de notre église “l’histoire douloureuse qui s’est déroulée en ce lieu imprègne encore ces murs”.
 
Sur cette Place du Vieux Marché. en regardant la statue de Jeanne dans les flammes. en retrouvant les ruines de l’église St Sauveur, où le Frère Isambart de la Pierre prit le crucifix que Jeanne réclamait. en contemplant sur le lieu même du supplice l’envolée de la croix ver le ciel, nous nous rappelons qu’un signe de Dieu a été ici adressé à l’humanité.
 
Notre société a besoin de femmes et d’hommes de caractère et de cœur. Nous croyons que Dieu inspire toujours à l’homme les sentiments les plus nobles et les plus courageux. Jeanne d’Arc un message d’espérance pour notre temps.

“ Ah ! Rouen ! Rouen!

Est-ce donc ici que je dois mourir ? ”

Jeanne d’Arc.



HISTORIQUE
 
I - DOMREMY L’APPEL DE DIEU

6 janvier 1412 : Naissance de Jeanne d’Arc à Domrémy.
La France du Nord est occupée par les Anglais. Le roi
Charles VII vit à Chinon il est faible, et il hésite sur
ses droits à la couronne de France.

1425 : Jeanne a treize ans et travaille aux champs. Elle commence à entendre l’appel de Dieu l’invitant a partir pour la France afin de venir au secours du roi et délivrer Orléans.

Mars 1428 : Jeanne se décide à obéir à cet appel ; elle part pour Vaucouleurs demander l’appui du gouverneur.

12 février 1429 : après bien des hésitations, Baudricourt accepte ; Jeanne peut prendre habit de soldat et partir.


II - ORLEANS ET REIMS L’EPOPEE MILITAIRE

23 février 1429 : Jeanne, arrivée à Chinon, y rencontre Charles VII et lui confie son message. Il hésite devant le caractère extraordinaire de la demande de cette jeune fille. Enfin, il lui confie la tête de sa petite armée pour aller au secours d’Orléans assiégée par les Anglais.

Avril : L’armée se met en marche, accompagnée de prières.
6-7 mai : C’est l’attaque des fortifications anglaises, Jeanne s’élance la première avec son étendard : victoire.

8 mai :  les Anglais lèvent le siège Orléans est délivrée et acclame Jeanne.

Juin : Avec le roi et Jeanne, l’armée se dirige vers Reims.

16 juillet : Entrée dans Reims Charles VII est solennellement sacré roi de France. Jeanne est présente avec son étendard sa mission est accomplie.

Les mois qui suivent sont marqués d’abord par un échec
devant Paris, puis par diverses allées et venues de Jeanne : Sully, Lagny, Senlis ... La guerre reprend au printemps 1430.

23 mai 1430 : Jeanne, venue secourir Compiègne assiégée, est faite prisonnière près de La porte de a ville par les Bourguignons.

III - ROUEN LE PROCES ET LE SUPPLICE

Emmenée en captivité d’abord à Beaurevoir (d’où elle tente de s’évader ), Jeanne est vendue aux Anglais.

23 décembre 1430 : Sous garde militaire, Jeanne est conduite à Rouen et enfermée au château fort (dont il reste le Donjon). Les Anglais la font juger par un tribunal d’Eglise présidé par leur ami l’évêque Cauchon.

Printemps 1431 : Le procès se développe longuement. Devant les juges nombreux et savants, Jeanne est seule sans avocat, ni conseiller. Elle répond à ses juges avec une vivacité d’esprit étonnante et une foi indomptable. Elle refuse de renier sa mission.

24 mai : Au cimetière de Saint-Ouen, une abjuration est extorquée à Jeanne par ses juges.

29 mai : la condamnation définitive est prononcée Jeanne sera livrée au bras séculier c‘est à dire aux Anglais.

30 mai 1431 : Place du Vieux Marché, à Rouen, Jeanne est brûlée vive et ses cendres sont jetées à la Seine.

IV - REHABILITATION ET CULTE

Juillet 1456 : au terme d’une longue enquête, l’Eglise déclare nul le procès de Rouen Jeanne est réhabilitée.

Avril 1909 : l’Eglise déclare Jeanne bienheureuse.

Mai 1920 : Jeanne d’Arc mise au nombre des  Saintes.

Juillet 1920 : Le Parlement français décide que la fête de Jeanne d’Arc sera une fête nationale, et vote l’érection d’un monument national.

Mai 1979 : sur la place du Vieux Marché de Rouen, à l’endroit du supplice, est érigé le monument national avec une grande croix, c'est celui qui avait été demandée lors de la réhabilitation en 1456.