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   L’église ste Jeanne d’Arc 
   Jeanne d’Arc 


 

 

 
Jadis enclose entre des propriétés privées limitées par un cimetière, l’église Saint Vincent a poussé au gré des besoins et du terrain disponible. L’utilité semble avoir présidé seule a ses dispositions; un chœur fut construit pour amorcer un édifice énorme, mais la grande espérance ne connut pas d’heureux lendemains. Le XIXe siècle s’est évertué à unifier et à décorer un extérieur qui se prêtait mal à ces efforts.

 
Le détail seul mérite l’attention, mais à un très haut degré. Voici le porche à trois pans, où les guides signalent avec une touchante unanimité les débris informes d’un Jugement Dernier, qui serait inspiré de Michel Ange (?). Malheureusement l’espace et les dates s’y opposent. L’intérieur présente un intérêt d’un autre genre. Lumière, sculptures, esthétiques diverses, se combinent comme à Saint Maclou, en un mélange aussi heureux.
 
(Pierre Chirol – Rouen 1939 p.100-101 – Ed. ARTHAUD)


 

 

 
Sous la gigantesque voûte du chœur, Defrance, au XVIIIe siècle, a peuplé de ses saints et de ses anges, également tumultueux, un sanctuaire aux ors maintenant atténués; les cristaux des lustres, les pendeloques des girandoles appuyées aux consoles rocaille, reflètent et multiplient les taches ardentes des vitraux.
 
Ceux-ci justement célèbres, garnissent le déambulatoire tout entier selon un programme suivi, exécuté vraisemblablement par le même atelier. Au cours du XVIe siècle, les collatéraux continuent la splendeur, avec une préciosité plus raffinée. Dans la chapelle de gauche, Engrand Le Prince, le fameux maître de Beauvais, a signé les œuvres de Miséricorde. Jamais “ habiller ceux qui sont nus ” n’a pu atteindre une plus magnifique réalisation picturale.
 
Cette église aux parois dépouillées rivalise avec les plus extraordinaires ensembles de la peinture sur verre. On 1’apprécie plus encore à la vue des repoussoirs maladroitement somptueux que procurent aux chefs-d’œuvre véritables les dernières fenêtres garnies au XIXe siècle. Mais la bonne volonté des donateurs n’a-t-elle pas été nourrie de témérité bien  imprudente ?
 
(Pierre Chirol – Rouen 1939 p.101-102 – Ed. ARTHAUD)


 

 
Le 31 mai 1944, l’église explose, frappée en son centre par une bombe.
 
Un fragment du transept est encore visible à son emplacement d’origine.
 
Heureusement, les splendides vitraux avaient été démontés et mis à l’abri avant la guerre. C’est grâce à cette précaution que nous pouvons les admirer aujourd’hui dans le cadre de l’église Sainte Jeanne d’Arc.
 
(Photo : Archives Départementales de la Seine Maritime)


 

 
Des fragments des boiseries du Chœur ont également été replacés dans la chapelle de l’église Sainte Jeanne d’Arc.
 
(Photo : Paroisse Notre-Dame de Rouen)


 

 
Les deux anges, œuvres de Caffieri, qui ornent l’autel de la cathédrale de part et d’autre viennent également de l’église Saint Vincent. Vous pouvez les voir sur la deuxième photo du haut de la page à leur emplacement original.
 
(Photos : M.Beuzlin pour la Paroisse Notre-Dame de Rouen)