« Noël à Jérusalem »
Depuis plusieurs semaines, la guerre fait rage en Terre Sainte. Aveuglés par la violence, défigurés par la soif de vengeance, tout effort pour bâtir la paix semble voué à l'échec. Il convient de le dire très clairement, il ne s'agit pas d'une guerre de religions mais d'une guerre reposant sur des raisons politiques.
Dans la célèbre chanson d'Enrico Macias « Noël à Jérusalem », trois hommes, l'un juif, l'autre musulman, le dernier chrétien prient dans la ville sainte. Ces trois hommes, dans leur culture et religion respectives cherchent à accueillir Dieu. Dans la chanson, il y a une parole pleine d'espérance : « Pourtant il suffirait de voir un jour s'élever dans une prière le cœur de trois hommes éperdus d'amour pour changer la face de la terre ». Ces paroles ne sont pas sans faire échos à la proclamation des prophètes de l'Ancien-Testament, à ces hommes chargés de délivrer un message de la part de Dieu à leurs contemporains : « Dieu sera juge entre les nations et l'arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l'épée ; ils n'apprendront plus la guerre » (Isaïe 2,4).
Ce temps de l'Avent est le moment favorable pour accueillir le Seigneur, Le laisser nous disposer à célébrer la naissance de son Fils Jésus, le Prince de la paix. Par sa venue, il extirpe du cœur des hommes les germes de violence, les semences de division, les ferments de haine et de guerre. Durant ces semaines préparatoires à Noël, Il vient pour nous renouveler et nous ouvrir à cette communion dans la diversité, à sa paix. Dans notre monde divisé et inquiet, qu'une même prière monte vers le Seigneur. Que cette même prière jaillissant du cœur des croyants et des hommes de bonne volonté contribue à faire de nous artisans de paix. D'un même cœur nous pourrons alors célébrer « Noël à Jérusalem ».
Abbé Alexandre Gérault
Recteur de la Cathédrale